SOP - LE COMITÉ ARIÈGE, MODÈLE EN MATIÈRE ÉCO-RESPONSABILITÉ
DANS LE CADRE DE LA 6E ÉDITION DE LA SOP, LE SPORT FRANÇAIS S’ENGAGE DANS LA SENSIBILISATION À LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT. FRANCE JUDO S’ASSOCIE À CE MOUVEMENT ET PRÉSENTERA TOUTE CETTE SEMAINE DES PROJETS ÉCO-RESPONSABLES ISSUS DE L’ÉCO-SYSTÈME DU JUDO.
Aujourd'hui, cap sur le département de l'Ariège : s’il est l’un des plus petits comités départementaux de France, l’Ariège n’en est pas moins un des plus dynamiques sur les questions d’éco-responsabilité. Son président, Jocelyn Degeilh, en est le moteur. Rencontre.
Le comité de l’Ariège fait preuve d’un engagement remarquable sur les questions de l’éco-responsabilité. Pourquoi cette volonté ?
L’éco-responsabilité, on en parlait déjà lors du Protocole de Rio en 1992. En s'intéressant à la prise en compte de cette problématique dans l’histoire du sport français, on se rend rapidement compte que l'approche environnemenale ne date pas d’aujourd’hui. Ce n’est pas nouveau mais depuis quelques années, le changement climatique provoqué par l’homme est vraiment une réalité. Ce qui, à un moment donné, n’était qu’une théorie devient une réalité. Le monde sportif a tout son rôle à jouer dans le développement durable de façon générale. C’est une réalité qu’il faut pouvoir décliner jusque dans nos clubs et nos comités.
C’est d’abord une thématique à laquelle vous êtes sensible en tant que citoyen.
Oui, évidemment, parce qu’avant tout je suis un judoka ! Le judo tel qu’il a été créé par Jigoro Kano est, certes, une méthode d’éducation physique mais surtout morale et intellectuelle. Elle contribue à l’épanouissement de l’homme durant toute sa vie. Lorsqu’on est un véritable judoka, tous ces réflexes écologiques, ce devrait être le judo qui nous les inculque. L’attitude que j’ai là n’est pas politique, c’est un engagement citoyen sur lequel j’ai fait adhérer les personnes et les différents clubs autour de moi.
Vous avez dû convaincre, changer les mentalités ?
Ça a été facilement accepté. Ça a même suscité davantage d’élan que ce que j’avais imaginé ! Après, il faut évidemment relativiser les choses : c’est l’un des plus petits comités en France, près de 1300 licenciés pour 13-14 clubs sur un très vaste territoire.
Concrètement, comment cela se passe-t-il ?
Tout d’abord, il faut parler des personnes qui nous aident à encadrer cela. Au début, il y a six ans environ, nous nous sommes entourés de spécialistes. Nous nous sommes rapprochés du syndicat intercommunal de collecte et de traitement des ordures ménagères et du centre de tri du Plantaurel – une région de l’Ariège – qui favorise l’économie circulaire. Ces personnes nous ont d’abord éduqué au tri des déchets et expliqué comment on pouvait s’y prendre pour améliorer notre comportement lors des grandes manifestations. Cela nous a inculqué des démarches que l’on met depuis en place de façon tout à fait naturelle.
Le comité s’appuie sur une charte de 15 engagements éco-responsables.
Cette charte répond à l’objectif 2024 et les JO des Paris pour des grandes manifestations comme le Grand Slam de Paris. Notre difficulté, c’est de décliner ces 15 engagements au niveau local, sur les animations que nous mettons en place dans nos départements qui n’ont rien à voir avec un tournoi international. Mais on peut le faire. La dernière charte a été signée le 16 décembre 2021, il y a trois nouveaux engagements : l’empreinte numérique parce que la data est extrêmement polluante, l’éducation au développement durable, et le sponsoring
Comment tout cela se matérialise ?
Lorsqu’on organise, par exemple, un stage national vétérans, on fait manger 150 à 160 personnes pendant quatre jours. Là, s’impose un cahier des charges. A commencer par trouver un traiteur qui travaille avec des produits bio, qui va nous fournir des repas équilibrés, qui va éventuellement proposer des menus sans viande, qui s’approvisionne sur des circuits courts dans un rayon de 40 km. Aucun de nos fournisseurs n’est choisi au hasard. Tous les fruits ou légumes que nous achetons viennent du marché. Notre vaisselle, on la lave ! On n’a jamais de gobelets en plastique. Concernant les bouteilles ou gobelets en plastique, il faut savoir que l’on ne récupère que 58% des plastiques recyclables type bouteilles d’eau à base de polythylène téréphtalate. Les 42% restants polluent terre et mer.
Enfin, les espaces d’accueil et de couchage que l’on propose sont dans le même périmètre que le lieu où se déroule nos événements. L’établissement est d’ailleurs labellisé éco-responsable, et tous les déplacements entre la salle et cet établissement se font à pied.
Tout dans l’organisation de nos événements concourt à la protection des écosystèmes et de la nature. On participe aussi à de nombreuses actions citoyennes dans lesquelles on cherche avant tout à éduquer.
Comment faire pour convaincre les autres comités du bien-fondé de cet engagement ?
Au sein de la Ligue Occitanie, je pilote la commission Développement. Nous avons lancé un plan d’actions territoriales, co-construit avec tous les responsables du judo de tous les départements. On a retenu 3 axes principaux sur lesquels on met en place des actions fortes : le judo-éducation, le judo-santé et le judo-environnement. Nous avons organisé un « World Café » en visioconférence avec 80 personnes. On s’est rendu compte qu’il y a déjà quelques actions qui se font dans les départements. Notre but est d’essayer de les généraliser et de convaincre les gens. Il faut que les personnes comprennent que c’est un cercle vertueux et que toutes les parties prenantes doivent s’y retrouver. C’est tout un ensemble.
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