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Fédération Française de Judo
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Paris 2024

« Les travailleurs de l'ombre » : Franck Housset, kinésithérapeute de l'équipe de France féminine

29/07/2024

Durant tous les Jeux Olympiques, France Judo vous propose d'en apprendre plus sur les travailleurs de l'ombre : ces acteurs qui contribuent en coulisses au succès des judokas français. Pour ce deuxième épisode, entretien avec Franck Housset, kinésithérapeute de l'équipe de France de judo féminine.

1. Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis arrivé à la fédération en 1993. En plus de mon activité en cabinet,’jai commencé par assurer une demi-journée de présence hebdomadaire à l’INSEP puis rapidement 2. J’ai pris en charge différentes équipes en commençant par le Ju-jitsu.  J’ai ensuite eu en charge les équipes de France juniors, puis senior en passant par les –23 ans. C’est une évolution que nous privilégions au sein du staff.

Je suis maintenant responsable de kinésithérapeutes des équipes de France et référent de l’équipe féminine senior.

 

2. En quoi consiste votre métier au quotidien ?

Outre mes fonctions de manager (organisation, planning, lien avec les différents staffs, etc.…), j’assure le suivi quotidien des athlètes s’entraînant l’INSEP et particulièrement des groupe élite. Cela consiste à mener notamment des actions de prévention (individuelles ou de groupe). Ensuite, la place de la rééducation à proprement parlé est importante (rééducations post-opératoires immédiates et à long terme, réathlétisation, rééducations des pathologies de surcharge etc.…). La pose de contention souples (strapping) joue un rôle important dans la prise en charge globale de nos athlètes. Les actions de récupération qui permettent à l’athlète d’être dans des états de fraicheur et de disponibilité nécessaires à l’enchainement des entrainements, font également partie de mes actions au quotidien. Il ne faut pas oublier les rôles d’éducation et de “conseil” que je peux avoir auprès des athlètes blessés.

En compétition, la prise en charge peut commencer par la mise en place de routines d’activation ou de prévention qui permettent à l’athlète de commencer à solliciter certains groupes musculaires choisis avant l’échauffement à proprement parler. S'en suit ou non la pose d’un ou plusieurs strappings. Une fois le début des combats la bobologie (petits soins, saignement, etc.…) et la récupération sont le gros de l’activité. 

Après la compétition, la récupération des athlètes joue un rôle important, particulièrement quand il y a une compétition par équipe.

 

3. Quelles blessures sont les plus récurrentes au judo et comment les traitez-vous ?

Les blessures qui concernent les chevilles, les épaules, les genoux sans oublier le rachis sont les plus fréquentes. Par les actions de prévention menées au quotidien nous essayons d’en réduire le nombre. Les traitements de blessures sont discutés en staff et quand il est décidé d’un traitement kinésithérapique, nous agissons sur plusieurs paramètres :

  • la douleur, par tous les moyens antalgiques à notre disposition : massage, électrothérapie, thermo/cryothérapie etc....
  • les problèmes d’œdème, de cicatrice ....
  • la mobilité articulaire
  • la force et le volume musculaire
  • la fonction

En fin de prise en charge nous augmentons le travail de réathlétisation, pour amener l’athlète a supporter des sollicitations et des charges de travail qui se rapprochent au plus près de l’activité Judo.

 

4. Quelles sont les techniques de kinésithérapie les plus efficaces pour la récupération musculaire des athlètes de haut niveau ?

La technique la plus efficace de récupération n’est pas kinésithérapique. C’est sans aucun doute le sommeil. La quantité de sommeil mais aussi sa qualité sont indispensables pour recouvrer ses capacités après un entrainement intensif ou compétions.

Les techniques kinésithérapiques telles que la cryothérapie ou/et la thermothérapie (bain froids, bains chauds ou alternance) sont intéressantes.

Le massage même s'il ne fait pas partie des techniques les plus efficaces apporte détente générale et bien être et doit à ce titre être considéré comme une technique de choix.

 

5. Comment personnalisez-vous vos séances de kinésithérapie pour chaque athlète ?

Les différentes typologies ne permettent pas l’individualisation nécessaire à une prise en charge optimale des athlètes de haut-niveau.

Nous effectuons des bilans de profilage qui comprennent entre autres, des évaluations de la mobilité articulaire, de la force musculaire et de la fonction. Associées à certaines données morphologiques et à l’étude des antécédents traumatiques, elles permettent d’individualiser la prise en charge plutôt que de déterminer des traitements types en fonction d’une typologie forcément restrictive.

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