Les enjeux olympiques du Paris Grand Slam

On connaît dix des quatorze Tricolores qui combattront à partir de fin juillet à Paris pour l’or olympique. Quatre catégories restent donc encore indécises : les -78kg chez les féminines, les -73kg, -90kg et -100kg pour les masculins. Le comité de sélection ayant expliqué que de nouveaux noms pourraient être annoncés après le Grand Chelem de Bakou (17-18 février), une médaille – et encore plus une victoire – en fin de semaine à l’Accor Arena pourrait bien s’avérer décisive dans cette course olympique étouffante ! En -78kg, les choses sont claires : tout se jouera entre Audrey Tcheuméo (vice championne du monde 2023), Madeleine Malonga (médaillée d’argent au Masters 2023) et Fanny-Estelle Posvite (en argent au Grand Chelem d’Abou Dhabi fin octobre 2023). Trois pour une place, c’est également ce qui se dessine en -90kg, où Alexis Mathieu, Maxime-Gaël Ngayap Hambou et Axel Clerget sont les trois candidats les plus sérieux au précieux sésame. En -100kg, Aurélien Diesse semble avoir une longueur d’avance, lui qui a fini troisième au Grand Chelem de Bakou fin septembre. Mais une belle performance à domicile des trois autres sélectionnés – Alexandre Iddir, Cédric Olivar ou Marc-François Ngayap – sera forcément prise en considération. Enfin, la situation demeure très ouverte chez les -73kg, avec plusieurs prétendants encore en lice. Ce Grand Chelem de Paris ? Assurément un juge de paix pour le judo français avant ses Jeux.

 

Comme pour les Jeux olympiques de Tokyo, la fédération japonaise a fait le choix de sélectionner très tôt ses olympiens. Ainsi, treize des quatorze judokas nippons pour Paris sont déjà connus. Ne reste plus que les -100kg, avec un mano a mano entre Aaron Wolf et Dota Arai qui pourrait toucher à son terme dimanche à l’Accor Arena. Une opposition de générations entre Wolf, champion olympique en titre et âgé de vingt-sept ans, et Arai, seulement dix-neuf ans et quant à lui sacré champion du monde juniors en octobre dernier. Surtout, il vient de finir deuxième du Grand Chelem de Tokyo début décembre, où il bat en tableau Arman Adamian, le champion du monde seniors 2023. Une compétition lors de laquelle Aaron Wolf n’a terminé qu’à la septième place. La fédération japonaise a décidé de départager ses deux judokas à Paris. La règle du jeu a été annoncée officiellement par l’encadrement japonais : celui qui réalisera la meilleure performance en France sera le titulaire olympique.

 

Parmi les autres chocs en prévision sur les bords de Seine, les parcours de Christa Deguchi et Jessica Klimkait, deux des meilleures combattantes de la planète en -57kg, seront scrutés de près. Déjà concurrentes avant les Jeux de Tokyo, les deux jeunes femmes vont avoir une nouvelle occasion, ici à Paris, de marquer des points peut-être décisifs pour savoir qui représentera le Canada en France cet été. La première possède une bonne longueur d’avance avec son titre de championne du monde et sa victoire au Grand Chelem de Tokyo en 2023, mais Jessica Klimkait, médaillée de bronze olympique en 2021, n’a pas abdiqué. Médaillée de bronze mondiale et troisième au Grand Chelem de Tokyo en fin d’année dernière, victorieuse du Masters l’été dernier en Hongrie, cette spécialiste des mouvements d’épaule sait qu’une victoire sur ce Grand Chelem de Paris pourrait rééquilibrer les débats, lui permettant probablement de repasser devant Deguchi en tête du classement mondial. L’affrontement à distance s’annonce somptueux, et que dire d’une potentielle finale entre les deux Canadiennes, si aucune de leurs rivales ne parvient à s’immiscer dans le combat pour l’or ?