Enquête exclusive : Baisse du budget du sport, les Français disent non !
Quelques mois après les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, qui ont marqué les esprits par leur succès et leur capacité à mobiliser la nation autour des valeurs du sport, l’annonce d’une possible réduction de 33 % du budget alloué au sport dans le projet de budget 2025 du gouvernement a suscité de multiples réactions mêlant incompréhension, colère et indignation.
Tandis que le mouvement sportif, les collectivités territoriales et certains parlementaires, soutenus par des figures emblématiques telles que Teddy Riner, alertent sur les conséquences désastreuses qu’une telle décision pourrait engendrer, l’opinion publique partage très massivement cette inquiétude.
En effet, l’enquête exclusive commandée par France Judo dans le cadre du mouvement #CartonRougeàBercy révèle que les trois quarts des Français jugent cette mesure injustifiée, et qu’une large majorité d’entre eux estiment que le sport devrait occuper une place bien plus importante dans les politiques publiques, au même titre que l’éducation ou la culture.
Ce rejet s’accompagne d’une prise de conscience collective des vertus du sport, tant pour la santé physique et mentale que pour le vivre ensemble, et d’une forte attente à l’égard des pouvoirs publics pour garantir son accessibilité, notamment dans un contexte économique marqué par l’inflation.
Alors que plus de 6 Français sur 10 redoutent une hausse des coûts ou la fermeture de clubs sportifs, les résultats de cette étude confirment on ne peut plus clairement l’attachement des citoyens à la pratique sportive et les enjeux cruciaux que représente son financement pour l’avenir de la société.
Sport : les Français visent plus haut
Les Français s’opposent de façon marquée une baisse du budget du sport, domaine qui devrait selon eux occuper une place bien plus importante que celle qui lui est aujourd’hui accordée par les pouvoirs publics.
L’annonce d’une possible diminution du budget dédié au sport est loin de laisser les Français insensibles. Pour preuve, près des trois quarts d’entre eux (74%) affirment que cette mesure serait injustifiée, dont plus de 4 sur 10 (42%) qu’elle le serait totalement.
Si les Français rejettent sans ambiguïté cette perspective, ils sont également très nombreux (65%) à considérer qu’il n’est pas légitime que le sport soit le plus petit budget de l’État. Au contraire, nos concitoyens considèrent qu’il devrait occuper une place bien plus importante en matière de politiques publiques : ils sont en effet 45% à dire que le sport devrait être une priorité nationale, à l’exemple de l’éducation ou de la culture, et 34% qu’il devrait être traité comme un service public essentiel dans notre pays.
Priorité à l’activité physique pour tous
Interrogés sur les priorités qui devraient être celles des pouvoirs publics dans ce domaine, les Français placent clairement deux items en tête de leurs attentes : face à l’inflation qui a lourdement impacté le budget des ménages ces deux dernières années, 63% souhaitent que des mesures permettent de rendre le sport plus accessible financièrement, et, conscients de l’importance de la pratique sportive dans le développement et l’épanouissement de la jeunesse, 62% prônent le développement du sport à l’école.
Plus de la moitié (51%) pensent par ailleurs que le maintien des subventions aux associations sportives devrait figurer parmi les priorités des pouvoirs publics.
Si cette baisse du budget du sport était effectivement appliquée, près de 6 Français sur 10 (58%) redoutent qu’elle entraîne une augmentation du coût de la pratique sportive, et 54% qu’elle contraigne des clubs à fermer leurs portes faute de ressources suffisantes pour continuer à fonctionner. En outre, plus de 4 sur 10 envisagent une dégradation des infrastructures (45%) et une baisse de la qualité de l’encadrement (42%).
Bon pour la forme, bon pour le mental
Rogner de manière conséquente sur le budget du sport paraît d’autant plus anachronique qu’une majorité très significative de nos concitoyens connaissent et louent les vertus de l’activité physique à laquelle ils sont des millions à s’adonner régulièrement.
Ainsi, près de 8 personnes sur 10 (79%) indiquent pratiquer une activité physique modérée au moins une fois par semaine. Parmi elles, plus de la moitié (52%) entretiennent leur condition à plusieurs reprises à un rythme hebdomadaire.
Comme le montrent les résultats de cette enquête, les bienfaits du sport sont clairement identifiés par les Français. Qu’ils en soient adeptes ou non, 82% affirment qu’il contribue à l’amélioration de la santé physique et 54% qu’il joue un rôle important dans la gestion du stress et du bien-être mental. C’est également, pour 40% d’entre eux, une source de plaisir et de divertissement, excellent moyen de mettre de côté les vicissitudes de la vie quotidienne. Dans une moindre mesure, le dépassement de soi (34%) et le lien social (19%) font aussi partie des apports reconnus.
Le sport, carburant indispensable aux enfants
Parmi les freins qu’ils rencontrent à la pratique d’une activité sportive, les Français citent en premier lieu le manque de temps (37%), puis l’absence de motivation (30%) et leurs problèmes de santé (15%). En revanche, plus du quart (27%) ne rencontrent pas d’obstacles à surmonter. Et s’ils redoutent qu’une baisse du budget du sport pousse à la hausse les coûts pour les pratiquants, seuls 13% soulignent aujourd’hui être contraints dans leur pratique par l’aspect financier.
S’il est un domaine dans lequel nos concitoyens jugent primordiale la place qui doit être accordée au sport, c’est bien celui de la jeunesse. 68% estiment en effet que la pratique sportive est indispensable pour les enfants et 26% qu’elle est importante, soit plus de 9 Français sur 10 (94%) qui y voient un enjeu majeur pour le développement de celles et ceux qui incarnent l’avenir.
Le rôle essentiel des clubs et associations
Nombreux à connaître le fonctionnement des associations sportives pour en être ou en avoir été membres, les Français saluent les missions qu’elles assument, notamment en matière de vivre ensemble et de santé.
On l’a vu, les conséquences d’une baisse drastique du budget alloué au sport inquiètent nos concitoyens, particulièrement au regard des répercussions qu’elle pourrait avoir sur les clubs. Une réalité qu’ils connaissent bien puisque plus de 6 sur 10 (62%) sont ou ont été adhérents d’une association sportive, tandis que près d’1 sur 10 (8%) envisage de le devenir.
Aux yeux des Français, les clubs, les éducateurs et les bénévoles qui les animent assument des missions de premier plan au service de la société. 54% considèrent ainsi qu’ils jouent un rôle important dans l’apprentissage du vivre ensemble, et 51% dans le maintien en bonne santé de la population. Près de la moitié (46%) des personnes interrogées sont par ailleurs convaincues de leur importance en matière d’éducation des jeunes, et près de 3 sur 10 (29%) dans l’animation de la vie locale.
L’effet boost des JO sur la pratique sportive
Attaquer le budget du sport quelques mois seulement après la réussite mondialement saluée des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 semble en décalage total avec l’engouement suscité, le message véhiculé et l’impact positif de cette manifestation en matière de pratique sportive.
Au-delà des performances sportives qui les ont fait vibrer, les JOP ont motivé une part non négligeable des Français à retrouver ou augmenter leur activité physique. 21% indiquent en effet que les JO les ont encouragés à reprendre ou à intensifier une pratique sportive existante et 12% qu’ils leur ont donné l’envie de découvrir un nouveau sport. Si l’on ajoute celles et ceux pour lesquels l’engouement a été de courte durée, les Jeux Olympiques et Paralympiques ont eu un impact sur l’activité physique de plus de 4 Français sur 10 (43%).
Avoir redonné le goût du sport à des millions de personnes, c’est là l’une des victoires des sportifs de haut niveau qui ont participé à cette XXIIIe Olympiade. Questionnées sur les médailles d’or françaises qui ont suscité le plus leur enthousiasme ou leur fierté parmi les 12 disciplines titrées, les personnes interrogées ont cité aux cinq premières places la natation (56%), le judo (32%), le rugby à 7 (24%), le triathlon (13%) et le BMX (11%).
Claires et nettes, les données de cette enquête montrent que les Français attendent beaucoup mieux pour le développement du sport dans notre pays qu’une réduction drastique de ses moyens. Car au-delà des chiffres, ils posent une question essentielle : quelle place voulons-nous vraiment accorder au sport dans notre société ?
Les Fédérations partenaires du mouvement #CartonRougeàBercy
Le mouvement #CartonRougeÀBercy a été lancé en réaction à l’annonce d’une nouvelle baisse du budget du sport, déjà le plus faible de l’État, malgré les JOP de Paris et les 20 millions de pratiquants en clubs. Cette diminution, ajoutée au manque de moyens des collectivités et au désengagement des sponsors, fragilise gravement le sport français. Fédérations, athlètes, clubs, élus locaux et parlementaires se sont rassemblés autour de cette initiative, largement reprise au sein du mouvement sportif. Cette mobilisation inédite illustre le rejet des mesures gouvernementales jugées injustes, menaçant non seulement le modèle sportif français, mais aussi son rôle social et éducatif.
Enquête réalisée par FLASHS pour France Judo du 22 au 23 janvier 2025 par questionnaire autoadministré en ligne auprès d’un panel Selvitys de 1,000 Français et Françaises âgé(e)s de 18 ans et plus, représentatif de la population française.
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