CHAMPIONNAT DE FRANCE PAR ÉQUIPES DE CLUBS - RÉSULTATS
L'Aréna Loire de Trélazé aura connu deux jours de folie Judo ce week-end en accueillant pour la première fois de sa jeune existence les Championnats de France par Équipes de Clubs.
Grâce au travail des organisateurs locaux et des 107 bénévoles impliqués sur ces deux jours de compétition, ce week-end aura été un succès et une grande fête pour le Judo français.
Revivez les deux journées de compétition ainsi que les réactions des finalistes !
Vous souhaitez revoir les combats ? C'est possible grâce aux tableaux clics proposés par JudoTV, accédez aux tableaux en cliquant ici !
COMPÉTITION PAR ÉQUIPES MASCULINES
L'ESBM JUDO signe le doublé Masculins/Féminines ! Inspirés par les performances de leurs homologues hier, les Masculins du club blanc-mesnilois se sont sublimés toute la journée pour offrir à leurs supporters un nouveau titre, malgré un parcours semé de pièges ! En finale, les coéquipiers de Cyrille Maret ont battu le tenant du titre Sucy Judo dans une finale haletante qui aura offert une promotion parfaite au Judo par Équipes !
Il est 17h30 lorsque Baptiste Pierre fait son apparition dans la salle d'échauffement de l'Aréna Loire de Trélazé. Pleine à craquer ce matin, elle est désormais vide et les derniers tapis sont en train d'être retirés. Une grande partie de ses copains de judo est déjà partie à la douche ; plusieurs heures de route les attendent pour rentrer sur Paris. Baptiste a préféré prendre le temps de savourer la victoire de son équipe avec sa famille - qui a profité de l'organisation d'une compétition à distance raisonnable de sa Touraine natale pour venir le voir combattre - et de poser avec des enfants émerveillés de pouvoir voir les champions de si près. Cette victoire, c'est lui qui l'a offert à ses coéquipiers, en apportant le point de la victoire dans l'ultime combat d'une finale au scénario dantesque.
Lorsqu'il monte sur le tatami pour disputer ce dernier combat, l'ESBM et Sucy Judo sont à égalité : 2-2. Mené 2-0 suite aux victoires d'Aurélien Diesse et Cyrille Maret, le club de Sucy est revenu dans cette finale par Mathias Boucher et Mickaël Dubois et a le momentum en sa faveur. Face à lui, Arthur Clerget se présente. Issu de la catégorie des - 73 kg, le cadet des frères Clerget ne se laisse pas impressionner et démarre pied au plancher. Dans un suspens incroyable, chacun tente, sans succès de prendre un avantage sur l'autre, qui se serait sûrement avéré décisif. Les deux hommes se connaissent très bien ; ils s'entraînent souvent l'un contre l'autre, rendant difficile la possibilité de surprendre son adversaire. Tout se jouera au Golden Score.
Dans une ambiance surchauffée, les deux hommes éprouvés cherchent la faille sans la trouver. La tension monte encore d'un cran lorsqu'Arthur Clerget reçoit un deuxième shido et se retrouve contraint d'attaquer. Mais, le jeune homme continue d'y croire et se lance dans une série d'attaques qui, si elles ne font pas mouche, obligent Baptiste Pierre à occuper une posture très défensive, qui lui vaut de recevoir lui aussi un deuxième shido. Toute l'Arena Loire retient son souffle, consciente que le verdict final allait tomber dans les prochaines secondes de ce combat qui dure depuis déjà depuis 6 minutes. Portés par le public et les encouragements nourris de leurs équipiers, les deux hommes retournent au combat. Sur une première attaque, Baptiste Pierre croit donner la victoire à son équipe mais, après visionnage de la vidéo, le combat reprend. Ce n'est finalement que partie-remise puisque quelques secondes plus tard, sur un début d'attaque de son adversaire, Baptiste résiste et place un contre qui fait mouche. Les hommes en judogi blancs peuvent exulter, ils sont Champions de France par équipes 2019 ! Resté plusieurs secondes au sol, Arthur Clerget, valeureux à l'image de son équipe, se relève pour un salut plein de respect entre les deux hommes.
© Jean-Bernard Dalleau / FFJudo
Avant cela, l'ESBM n'a pas connu un chemin des plus faciles pour arriver en finale. Embarqués par deux fois dans des combats décisifs (ndlr : dernier combat à 2-2 pour chaque équipe), les Blanc-mesnilois s'en sont sortis par deux fois par l'intermédiaire du même homme : l'inévitable Cyrille Maret, ovationné à chaque passage sur le tatami ce dimanche. C'est d'abord le RSC Montreuil qui, en 8e de finales, poussait les futurs vainqueurs dans leurs retranchements, mais Cyrille, dans un combat éprouvant, allait chercher les ressources pour mettre son adversaire au sol quelques secondes après le passage au Golden Score.
En demi-finale, c'est une équipe revancharde de SGS Judo qui se présentait face à l'ESBM, désireuse de "venger" la défaite des Féminines en finale la veille. Poussés par leurs supporters sans doute encore plus bruyants que la veille, les Génovéfains entraient dans ce match pied au plancher et remportaient les deux derniers combats par l'intermédiaire de Franck Vernez et Julien La Rocca. Mais les Blancs-Mesnilois, relancés par la victoire de Baptiste Pierre, revenaient complètement à hauteur grâce à Aurélien Diesse. La suite est donc déjà connue, Cyrille Maret renouvelait la même performance que deux tours auparavant pour donner une nouvelle fois la victoire à son équipe qui réussissait un comeback marquant pour atteindre la finale.
© Jean-Bernard Dalleau / FFJudo
SGS Judo prenait la direction de la finale de repêchage et parvenait à monter sur le podium grâce à une victoire sans trembler sur l'OM Judo (3-0).
De son côté, Sucy Judo a eu moins besoin de batailler que son adversaire de la finale. Sous les yeux d'Axel Clerget qui, malgré sa non-participation afin de se préserver pour les échéances à venir, avait fait le déplacement pour soutenir ses copains de club, les judokas du Val-de-Marne ont réalisé des prestations solides à chaque tour pour arriver en finale sans se jamais se retrouver en position dangereuse. En demi-finale, Sucy a pris le dessus sur une équipe de Flam 91 méritante. Mathias Boucher offrait le premier point à son équipe mais Flam 91 revenait à hauteur grâce à la victoire de Kilian Le Blouch. À 1-1, c'est Sucy Judo qui a repris l'avantage ; mené par un waza-ari dans son combat, Medhi Tobrouki n'a rien laché et harcelé son adversaire qui, sur la défensive, recevait un 3e shido synonyme de Hansoku-Make à quelques secondes du terme. Le combat suivant suivait un scénario assez similaire, malgré un waza-ari de retard et une position inconfortable, le jeune Erwan Boucard-Riestch arrivait à surprendre son adversaire pour marquer ippon et offrir un ticket pour la finale à son équipe.
© Jean-Bernard Dalleau / FFJudo
Battus, les coéquipiers de Walide Khyar prenaient la direction de la finale de repêchage, avec l'espoir d'accrocher, comme l'année dernière, la médaille de bronze. Objectif atteint puisque Flam s'est imposé sur le score de 4-1 face à Nice Judo.
La victoire de Flam 91 nous offrait la certitude de retrouver sur le podium de cette édition 2019 les quatre mêmes équipes que l'année dernière. Avec SGS Judo et Flam 91 en bronze, comme en 2018, seule l'issue de la finale allait déterminer si l'ordre de ce podium allait être identique ou pas. Cette finale entre ESBM et Sucy Judo nous offrait donc, comme pour les Féminines la veille, une revanche de l'édition précédente. Mais contrairement à hier, le club battu l'année dernière a pris sa revanche et empêché son rival de conserver son titre.
Cette finale et son scénario d'une grande dramaturgie aura offert une fin en apothéose aux spectateurs venus assister à cette belle compétition qui, année après année, offre toujours son lot de grandes émotions !
Le Podium Complet :
1. Etoile Sportive Blanc Mesnil Judo (93)
2. Sucy Judo (94)
3. Sainte Geneviève Sport Judo (91)
3. FLAM 91 (91)
COMPÉTITION PAR ÉQUIPES FÉMININES
L'ESBM Judo enchaîne un deuxième sacre consécutif ! Tenant du titre, le club de Blanc Mesnil l'a à nouveau emporté aujourd'hui à l'Aréna Loire de Trélazé. Arrivé en finale après un parcours sans faute, le club emmené par Priscilla et Astride Gneto, ainsi que Madeleine Malonga et Margaux Pinot a triomphé sur SGS Judo à l'issue d'une finale qui faisait office de revanche de l'édition précédente, déjà remportée par ESBM.
Au cours de phases éliminatoires où le public aura été gâté par le Judo offensif proposé par les athlètes sur les tatamis, ce sont finalement les clubs de Blanc Mesnil Sport Judo, ESBM, SGS Judo et l'US Orléans Loiret JJ qui ont su tirer leur épingle du jeu pour accéder au bloc final, parfois sans ménager leurs efforts, en témoigne la victoire au bout du suspens des judokates de Blanc Mesnil Sport Judo face au Sporting Marnaval sur le score de 3-2.
© Jean-Bernard Dalleau/ FFJudo
Malheureusement pour elles, leur chemin s'arrêtait au tour suivant, battues par une équipe de SGS Judo qui, poussée toute la journée par ses supporters venus en nombre, aura imposé sa puissance pour ne jamais laisser place au doute quand à l'issue de cette opposition. Bien lancée par la victoire par immobilisation de Cloé Yvin, l'équipe essonnienne enchaîne et s'impose finalement 3 à 1, sur un point décisif apporté par la jeune Léa Fontaine. Première équipe à valider son ticket pour la finale, SGS pouvait retourner en zone d'échauffement pour préparer son prochain combat et attendre de connaître son adversaire. Les regards discrètement lancés en direction du tableau d'affichage en quittant la zone de combat suffisaient pour comprendre qui allait se retrouver face à elle. En effet, dans la seconde demi-finale qui se déroulait simultanément sur le tapis voisin, l'ESBM Judo avait pris les devants sur l'US Orléans Loiret JJ, mené 2 à 0. Audrey Tcheuméo avait pourtant tout fait pour relancer son équipe en lui permettant de revenir à 2-1, mais les espoirs de remontée étaient définitivement éteints par Astride Gneto qui apportait le 3e point à son équipe.
© Jean-Bernard Dalleau / FFJudo
Malgré cette défaite, l'US Orléans a pu se consoler en accrochant une place de 3e grâce à sa victoire 4-1 sur le Sporting Marnaval. L'équipe du Loiret partage cette place avec le JC Pontault Combault qui, sorti des phases de repêchage, a pris sur le dessus sur une équipe de Blanc Mesnil Sport Judo sans doute émoussée de tous les efforts fournis tout au long de la journée de compétition.
Une fois les équipes qui termineraient sur la 3e marche du podium connues, il était l'heure de se consacrer à la grande finale. Le volume sonore au sein de l'Aréna Trélazé montait de plusieurs décibels lorsque SGS en blanc et l'ESBM en bleu faisaient leur entrée dans la zone de combat. Le 1er combat opposait Astride Gneto à Mélodie Vaugarny, et c'est la cadette des soeurs Gneto qui l'emportait sur un beau contre lors du Golden pour donner le premier point à son équipe. C'est ensuite l'ainée des deux soeurs qui montait sur le tapis et doublait la mise en s'imposant rapidement sur une immobilisation. A ce stade, l'ESBM Judo se trouve à une victoire du titre lorsque Manon Deketer, licenciée il y'a moins d'un an dans la région qui l'accueille aujourd'hui, monte sur le tapis. Opposée à Cloé Yvin, la double championne de France Juniors est entreprenante et volontaire, mais c'est sur un contre que la jeune judokate apporte le 3e point à son équipe, s'offrant au passage un magnifique cadeau d'anniversaire, qu'elle fêtait aujourd'hui même !
Les blanc-mesniloises peuvent exulter ; elles conservent leur titre de Championne de France !
© Jean-Bernard Dalleau/ FFJudo
Le Podium Complet :
1. Etoile Sportive Blanc Mesnil Judo (93)
2. Sainte Geneviève Sport Judo (91)
3. US Orléans Loiret Judo Jujitsu (45)
3. Judo Club de Pontault-Combault (77)
RÉACTIONS :
Baptiste Pierre, ES Blanc Mesnil Judo
Baptiste, ton équipe est Championne de France, tu apportes le point de la victoire dans des conditions assez incroyables*, comment as-tu vécu tout ça ?
J’ai abordé ce combat avec beaucoup de sérénité, j’ai l’habitude de prendre Arthur (Clerget) à l’entraînement donc je savais que ça allait être compliqué. Même s’il combat en -73 kg, c’est un très bon judoka donc fallait que je me méfie, que je sois patient. Après, l’enjeu de la rencontre était simple ; je devais mettre ce point, et ça me tenait vraiment à coeur de gagner.
Tu évoluais devant tes proches aujourd’hui, j’imagine que cela amplifie la satisfaction et la joie vis à vis du résultat et du scénario ?
C’est sur, ça fait toujours plaisir quand ta famille vient te voir combattre. Ils n’ont plus forcément souvent l’occasion de se déplacer en compétition et pour le coup c’était juste à côté pour eux donc ils ont fait l’effort de venir et ça m’a fait chaud au coeur. J’y ai pas forcément trop pensé pendant la compétition mais maintenant que c’est fini c’est sympa de pouvoir savourer avec eux.
Aurélien Diesse disait tout à l’heure que les circonstances de cette finale rendait la victoire encore plus belle, est ce que tu as le même sentiment ?
Oui clairement ! Evidemment je signe directement pour une victoire 3-0 sans réelle finale, mais avec un tel scénario, la victoire est plus belle. Y’a une euphorie qui se crée, ça soude l’équipe, c’est vraiment un moment exceptionnel. On fait un sport individuel, cette compétition est un des seuls moments où on se retrouve dans un sport d’équipe où on combat plus pour soi mais pour l’équipe et gagner dans ces moments c’est génial.
Et est-ce que tu abordes cela différemment dans ta préparation d’avant compétition ?
Non, je prépare ça comme une compétition « classique », sans me mettre plus de pression. J’essaie de suivre ma routine de performance en abordant cette compétition comme une autre et je pense que c’est ça qui fait ma force et celle de l’équipe ; on arrive décontractés, avec l’envie de gagner, sans pression.
Et pour ce qui est du Jour J, est-ce le fait d’être sur une compétition par équipes change un peu la manière de préparer tes combats, notamment physiquement
Oui mais on sait comment le gérer, on ne se pose plus trop la question donc je dirais. Avec toutes les compétitions on apprend à gérer les temps d’attente, pour mon cas personnel, je dirais que ça ne change pas grand chose…
*Baptiste Pierre a remporté par ippon au Golden Score le 5e et dernier combat de la finale, alors que les deux équipes étaient à égalité
Léa Fontaine, SGS Judo
Ce Championnat de France par équipes était ta première compétition nationale d’équipe et ton équipe obtient la médaille d’argent, qu’as tu ressenti tout au long de la journée ?
J’ai pris énormément de plaisir à évoluer avec les filles. C’était top, une belle journée. Évidemment on aurait aimé gagner la finale mais dans l’ensemble ça reste une super journée.
En demi-finale c’est toi qui remporte le point qui offre la victoire à SGS, qu’est ce que tu as ressenti à ce moment précis ?
Franchement, beaucoup de plaisir. C’est un point qui nous qualifie pour la finale c’est quand même quelque chose… Et puis c’était une revanche de ma finale des Championnats de France Juniors Individuels ; j’ai combattu contre une judokate que je connais super bien et qui me connait super bien donc c’est pas toujours évident. Et puis de gagner devant nos supporters et devant tout le club c’était vraiment fort pour moi. On a tellement été encouragées, ça fait plaisir de pouvoir leur faire plaisir en ramenant une médaille, même si elle n’est pas en or…
Aurélien Diesse, ESBM Judo
Aurélien c’est une belle victoire pour l’ESBM Judo sur ce Championnat de France par équipe ; vous étiez 2e l’année dernière, vainqueur cette année, qu’est ce que cela vous fait ?
Tout d’abord c’est une très belle victoire parce que l’on prend notre revanche sur la même équipe que l’année dernière. Elle montre que l’on est régulier au niveau national, et même au niveau européen aussi parce qu’on fait aussi 2e en Coupe d’Europe. On avait d’ailleurs déjà été face à face avec Sucy et cette victoire permet de mettre les compteurs à 2-1, c’est bon pour le moral ! On a fait une belle compétition malgré quelques blessés ; réussir à ramener le titre prouve que l’on peut compter sur tout un groupe avec les mêmes objectifs de performance.
Quelle est ta première réaction par rapport au scénario de la finale ?
Pour dire, mener 3-0 m’aurait soulagé mais je préfère ce genre de victoire. C’est ce type de victoire qui fait la beauté du sport et du Judo par équipe, avec du suspens et de la pression. A 2-2 le 5e match va au Golden Score, et là (ndlr : victoire de Bapiste Pierre) c’est la délivrance de toute cette tension qui fait qu’on éprouve une vraie joie.
Tu parles de toute cette tension, on pouvait effectivement sentir une tension palpable y compris dans les tribunes, la salle était presque remplie et le public était particulièrement intense. Qu’est ce que tu en as pensé vu du tapis ?
Personnellement ça me motive. C’est toujours un peu compliqué de se présenter sur une compétition en sachant qu’il y a juste derrière une échéance plus importante à venir (ndlr : les Jeux Européens 2019). Et ce public qui te pousse, quand t’es sur le tapis ça te permet de te mobiliser et de se dire que l’on porte quand même une ville, presque tout un département. On sent les gens derrière nous, ça booste et ça donne du courage !
Margaux Pinot, ESBM Judo
Margaux, ton équipe d’ESBM remporte une 2e titre consécutif sur le Championnat de France par Équipes Féminines, quelle est ta réaction par rapport à votre performance ?
Pour nous, l’objectif ce matin était de confirmer notre titre acquis l’année dernière, toutes les filles voulaient vraiment gagner. On savait pertinemment qu’ESBM serait très attendu par les autres clubs aujourd’hui, on y est allé avec nos connaissances et notre envie et ça nous a permis de l’emporter. On a aussi su préserver celles qui seront aux Jeux Européens dans deux semaines donc c’est une victoire sur tous les points.
A titre personnel, comment pourrais-tu décrire les émotions que tu ressens lorsque tu es sur une compétition par équipes, est-ce que tu l’appréhendes de manière similaire ou pas ?
C’est assez similaire dans le sens où l’on a toujours envie de bien faire, cette fois pour les copines. D’un autre côté c’est différent parce que l’on retrouve un vrai esprit de groupe, on s’échauffe ensemble, il existe un vrai soutien mutuel. Sur une compétition individuelle on a pas à se soucier des autres, et le point fort de ces compétitions par équipes c’est que chacun peut donner la victoire à l’équipe, et ces moments de partage d’émotions sont ce qui fait la force de cette compétition.
Est-ce que c’est aussi, pour vous, important de sortir du quotidien d’une discipline individuelle ?
Oui, c’est vrai que dans le Judo on ne considère pas les compétitions par équipes comme quelque chose de primordial. Être ici ça permet effectivement de faire autre chose, de gagner plus seulement pour soi mais aussi pour les autres et je trouve que c’est un état d’esprit différent.
Est-ce que nous vous reverrons l’année prochaine pour aller chercher un 3e titre ?
J’espère, essayer d’aller chercher ce 3e titre, ce serait vraiment top !
Matthias Boucher, Sucy Judo
Sucy Judo était tenant du titre, vous terminez 2e de ce Championnat de France 2019, cela témoigne d’une certaine régularité et d’une capacité à se maintenir au plus haut niveau, qu’est ce que tout cela représente pour vous ?
Ça représente beaucoup de choses, on souhaitait se hisser sur le podium, mais on sait bien que réitérer deux finales consécutivement c’est très compliqué, surtout lorsque l’on fait partie des favoris. Je pense que l’on a prouvé notre régularité pas uniquement sur la finale mais sur la constance des matchs qu’on a pu effectuer tout au long de la journée et notre niveau qui s’est élevé au fil des combats. Cette régularité paie puisque l’on est encore en finale. Malheureusement on ne l’a pas gagné mais on ne peut pas gagner à tous les coups, il faut savoir l’accepter.
Décris-nous un peu la finale de ta position.
A titre personnel j’ai essayé de garder mon calme, surtout dans des moments chauds comme ça où on sait pertinemment qu’il faut marquer des points et que tout va se jouer sur des petits rien… J’ai essayé de garder mon calme, de faire ce que je sais faire, d’aller aux choses simples, de jouer sur mes forces, c’est à dire le kumikata, les attaques fortes et en mouvement, et de ne rien réinventer. Je pense que c’est aussi ça qui a fait la force de notre groupe aujourd’hui, c’est que chacun a su faire ce qu’il savait faire. Ça parait tellement simple mais en réalité c’est compliqué de gérer cet environnement et le stress d’une finale…
Quelles étaient les attentes pour votre groupe aujourd’hui ? Comment avez-vous abordé cette compétition de manière collective ?
C’est simple on essaie d’être un groupe le plus soudé possible. Tout cela se passe le jour de la compétition mais surtout en amont, avec les potes. Sucy Judo c’est avant tout une bande de potes. En 2015, ils ont gagné même s’ils n'étaient pas forcément favoris, en 2018, on a gagné aussi, cette année on est vice-champion de France et je pense que la clé c’est le fait d’être une bande d’amis proches qui vit tout ce qui lui arrive intensément, qui sait se dire les choses et faire ce qu’elle a à faire pour être performant.
Alain SCHMIDT, entraîneur de l'ESBM Judo :
Quelle est votre réaction par rapport à cette victoire de votre équipe, on vous imagine évidemment satisfait ?
Ça serait dur de dire le contraire après une victoire ! Je suis hyper-satisfait de la performance mais surtout du comportement et de la mentalité. On a vu du beau judo tout au long de la journée, avec des liaisons au Ne-Waza, des bons déplacements, du kumi-kata,... Satisfait sur tous les points !
Comment l'équipe a t'elle vécue cette journée, avez-vous senti une montée en puissance au fil du temps ou une entrée en matière sérieuse dès les premiers combats ?
J'ai toujours un petit discours avant la compétition et pendant, et j'ai senti, comme l'année dernière, qu'elles sont elles mêmes investies et elles arrivent à se mettre en concentration au moment où il faut donc elles sont rentrées dans cette journée à fond et comme ça jusqu'à la fin.
La finale était une revanche de la finale de l'édition 2018, est-ce que ça a changé quelque chose dans la courte préparation de cette opposition ?
En réalité ça ne change pas énormément, c'est des athlètes qui se connaissent beaucoup entre-elles. Il n'y a pas d'inconnues ni de réelles questions sur les adversaires donc y'a pas forcément de "stress". C'est juste une évaluation et des décisions qui sont prises sur les choix tactiques, mais mentalement ça ne change pas grand chose...
Ce serait donc sur les premiers tours, là où l'on trouve des adversaires que l'on ne connaît pas forcément et donc plus difficile à aborder, que cela pourrait s'avérer piégeux ?
C'est vrai, ça peut arriver, après l'équipe est constituée d'athlètes de haut-niveau, présentes au niveau international... Ça peut arriver, mais sur une compétition par équipes c'est tout de même rare car pour il faut gagner 3 matchs. Quelque part ça fait la beauté de cette compétition ; si une athlète fait une erreur, rate un combat, sa copine qui combat derrière peut directement rattraper le coup...
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