5 questions à Matthieu Bataille, meilleur arbitre européen 2023

Vous avez été élu meilleur arbitre européen 2023 par la Fédération Européenne de Judo, qu’avez-vous ressenti lors de cette annonce ? 

C’est une vraie satisfaction et l’aboutissement d’un travail de longue haleine. Je donne le maximum pour arbitrer au mieux les combats car il est vrai que cela est parfois difficile. Au judo, il faut beaucoup de rigueur et de concentration afin de faire le moins d’erreurs possibles. Le judo est un sport technique avec beaucoup de règles et de particularités. Tout peut aller très vite et chaque décision a un impact important sur la suite du combat.  Nous n’avons pas le droit à l’erreur. Cette disctinction est une belle reconnaissance mais je vais continuer de travailler dur afin de me perfectionner. 

 Comment vous préparez-vous aux compétitions ?  

Selon moi, dans l’arbitrage, le meilleur moyen de progresser, c’est de s’exercer. Nous avons quelques stages de perfectionnement mais j’essaie surtout d’arbitrer le plus de combats officiels possibles et de participer à de nombreux tournois pour prendre de la confiance et me rapprocher de l’atmosphère des grandes échéances internationales (pression, configuration, enjeux, …) .  Il y a également une dimension d’analyse de vidéos très importante après les compétitions. En revisionnant les combats sous différents angles, on développe sa compréhension des différentes séquences car nous n’avons pas toujours le bon angle lors de la prise de décisions qui sont souvent décisives. 

Pourquoi avez-vous souhaité vous reconvertir dans l’arbitrage après votre carrière de judoka de haut niveau ? 

Ce n’était pas dans mes plans au début. Mais en 2017, le président de la Fédération Internationale de Judo (FIJ) a proposé aux anciens médaillés continentaux et mondiaux de passer l’examen d’arbitre international. Je me suis alors dis « pourquoipas moi ? ». Le haut niveau me manquait et je me suis donc lancé. Ça m’a tout de suite beaucoup plu même si j’avais un sentiment particulier puisque je suis passé « de l’autre côté ». Avant, j’étais au centre des tatamis en judogi, aujourd’hui je suis toujours sur les tatamis mais en tenue d’arbitre. C’est différent mais j’ai réussi à trouver une nouvelle adrénaline. Puis, comme pour tout, avec de l’entraînement et de la préparation on progresse et on évolue rapidement. 

Quel est votre meilleur souvenir en tant qu'arbitre ? 

Mon meilleur souvenir en tant qu’arbitre, c’est d’avoir participé aux Jeux Olympiques de Tokyo. J’ai eu la chance de participer aux Jeux en tant qu’athlète et maintenant c’est aussi le cas en tant qu’arbitre. Les Jeux Olympiques sont toujours particuliers, que ce soit au niveau de l’ambiance, des enjeux ou encore des médias qui sont présents en nombre. C’est un évènement planétaire magnifique qui suscite l’intérêt du monde entier et cela se ressent lorsque l’on est sur la compétition. 

Lors du Final Four de la Judo Pro League, vous avez porté une caméra embarquée, c’est la première fois que cela se fait dans le judo. Que pensez-vous de cette nouveauté ?  

Nous avons en effet essayé la caméra embarquée lors du Final Four et je trouve cela intéressant. Ça permet aux spectateurs d’avoir la vision de l’arbitre en direct. Comme je le disais précédemment, selon l’angle où l’on se trouve, la décision prise peut être différente ce qui leur aide à mieux comprendre les décisions que nous prenons. Cette caméra embarquée permet aussi d’avoir une vue intéressante pour le spectateur en voyant mieux les saisies et en étant au plus proche des combattants. 

Matthieu Bataille, invité de la chronique "Franc Jeu !" sur BFM Grand Lille

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