Stage de préparation au Japon : 5 questions à Christophe Massina, responsable de l'équipe de France féminine

À cinq mois des Jeux Olympiques de Paris 2024, l'équipe de France féminine effectue du 4 au 14 mars un stage de préparation au Japon. Christophe Massina, responsable de  l'équipe de France féminine nous explique les objectifs et les enjeux de leur venue au pays du soleil levant.

Pouvez-vous nous présenter le programme de ce stage ?

Le programme de ce stage se concentre principalement sur la pratique du judo. Nous avons réalisé une première phase au sein d'une entreprise qui parraine l'équipe japonaise Komatsu. Nous entretenons d'excellentes relations avec eux, ce qui nous permet de nous entraîner dans leur magnifique nouveau dojo. La seconde partie se déroule au centre national où nous sommes invités par les Japonais à leur stage national. Celui-ci réunit six à sept des meilleures judokas japonaises seniors et juniors de chacune des catégories. Être invité à cet événement est exceptionnel car très peu de nations bénéficient de cette opportunité. Cela témoigne des très bonnes relations que nous avons avec la Fédération Japonaise de Judo.
 

Ce stage de préparation est devenu un incontournable dans le calendrier des équipes de France. Qu’est-ce qui explique cela ? Que recherchez-vous au Japon ?

Ce stage revêt en effet depuis plusieurs années d'une importance capitale pour l'équipe féminine. C'est un moment décisif dans notre préparation, nous permettant de nous entraîner avec les judokas japonaises. Nos athlètes continuent ainsi de progresser et recueillent de précieuses informations en affrontant une grande partie des meilleures judokas du monde. Il offre également une alternative pour pratiquer le judo dans un environnement plus ouvert, bien que certains aspects restent parfois limités, avec une observation mutuelle entre les participants.

 
Quels sont les objectifs de ce stage à quelques mois des Jeux Olympiques de Paris 2024 ?

Ce stage de dix jours est une étape déterminante puisqu'il constitue le socle de la préparation de l'équipe olympique. Il est d'ailleurs tout aussi important dans la préparation des athlètes sélectionnées pour les championnats d'Europe et du monde. Il permet d'accumuler un nombre d'entraînements important, avec des séances souvent longues au Japon, allant de deux à trois heures. Bien que le volume ait légèrement diminué sur ce stage afin d'être adapté au calendrier des compétitions de 2024, il n'en demeure pas moins intense. Trois jours sont particulièrement denses avec deux séances de judo, visant à augmenter le volume d'attaques et de randoris. Comme évoqué précédemment, ce stage est également l'occasion de collecter des informations tactiques et techniques importantes sur les judokas japonaises qui participeront aux Jeux. Nous faisons également des séances de préparation physique. À quelques mois des Jeux, nous entrons dans une phase clé de la préparation puisque nous pouvons encore avoir des entraînements à très forte intensité. 
 
 
Comment le staff des équipes de France a-t-il préparé ce stage ?

Pour préparer ce stage, on a d'abord réfléchi au groupe que l’on souhaite amener. Là, ce sont essentiellement les filles présentes dans la sélection des championnats d’Europe, du monde et des Jeux Olympiques. Cette sélection resserre progressivement le groupe d'entraînement à mesure que les Jeux Olympiques approchent, favorisant la cohésion au sein du collectif et un accompagnement personnalisé. Ensuite, deux semaines avant le début du stage, la Fédération Japonaise de Judo nous a envoyé un programme qui nous sert de base afin d'établir un planning d'entraînement individualisé pour chaque athlète. Ce dernier tient compte des besoins spécifiques de chacune, que ce soient des séances de rééducation, de musculation ou des périodes de repos.

 
Quelles sont les grandes échéances qui mèneront l’équipe de France féminine jusque Paris 2024 ?

À la suite de ce stage, plusieurs échéances sont prévues. Certaines athlètes feront leur retour en compétition, notamment en Turquie avec Manon Deketer et Julia Tolofua, tandis qu'un stage à Temple-sur-Lot se concentrera sur la préparation des championnats d'Europe, des championnats du monde et bien sûr des Jeux Olympiques. Un autre stage est prévu mi-juin, suivi du stage de Vichy début juillet, offrant la préparation finale avant Paris 2024.
 
Concernant les compétitions, la préparation aux Jeux Olympiques sera très individualisée. Afin de parfaire la préparation et/ou gagner de précieuses places à la ranking pour être tête de série à Paris, certaines sélectionnées participeront éventuellement aux championnats d'Europe, au Grand Slam d'Astana et aux championnats du monde. C'est par exemple le cas de Clarisse Agbegnenou qui disputera les mondiaux. D'autres compétitions pourraient être envisagées en fonction des besoins et positions de chacune.