3 questions à Alexandra Soriano, membre du Conseil d’Administration et élue en charge du para judo
A l'occasion du stage de l'Equipe de France de para judo au Dojo de Paris, Alexandra Soriano nous a parlé de la pratique du para judo en France.
Aujourd’hui en France, combien d’athlètes sont répertoriés en para judo ?
A ce jour, nous approchons les 2 000 pratiquants en para judo et les 600 clubs qui accueillent des personnes en situation de handicap, mais nous savons qu'en réalité il y en a beaucoup plus encore. Ce n'est que depuis cette saison que l'on peut identifier les pratiquants à partir de la prise de la licence. Il faut laisser le temps aux clubs de s'acculturer à ce nouveau système, les inciter à identifier le type de pratique au moment de la saisie de la licence. C’est très large parce que les clubs peuvent avoir une seule personne comme toute une section para judo. Nous avons également des clubs qui accueillent du para judo adapté donc il n'y a pas que du handicap physique et sensoriel.
Où en est le développement du para judo en France ?
Nous avons fait un gros travail de structuration depuis le début de l’olympiade avec notamment l’embauche d’Antoine Hays comme directeur du para judo et de celle de Julien Parrot sur un poste ESQ (Emploi Sportif Qualifié) au niveau national qui a pour mission de coordonner et développer le dispositif ESQ sur l’ensemble des régions. Nos référents régionaux font ainsi le lien avec les clubs afin de pouvoir détecter des personnes pouvant pratiquer le para judo, et répertorier les clubs “para accueillant” de leur territoire. Ainsi, en détectant des jeunes qui sont benjamins, minimes aujourd’hui, nous pouvons dès maintenant les entraîner, leur proposer des stages en fonction de leur niveau, afin d’essayer de les fidéliser. Ils ont aussi pour mission de mettre en place des animations et des initiations pour ce public en se rapprochant des établissements médico-sociaux à proximité des clubs "para accueillants".
Nous avons également créé un championnat de France depuis 2 ans, en plus de la Coupe Nationale Technique.
Quels sont les prochains objectifs de développement du para judo ?
Qui dit développement, dit formation. Beaucoup d’enseignants n’osent pas se lancer, parce qu’ils ne connaissent tout simplement pas le handicap et bien souvent c’est le seul frein. Nous proposons donc des formations nationales et des modules de formation pour les enseignants mais nous souhaitons nous ouvrir au plus grand nombre. A cet effet, nous avons, par exemple, mis dans la boîte à outils du dirigeant des éléments sur le para judo, et sur l’accueil des personnes en situation de handicap.
L’objectif est de former le plus de personnes possible pour qu’il n’y ait plus de réticence à accueillir ce public car, pendant très longtemps, on a pensé que le judo n’était pas une discipline adaptée au handicap physique ou sensoriel. Chez les sourds, il va y avoir aussi un travail à faire en réseau avec les médecins ORL. En effet, certains d’entre eux pensent que les implants sont contre indiqués par rapport aux chutes. Or, a priori ce n’est pas le cas au vu des résultats des dernières recherches sur le sujet. On va donc essayer de travailler avec la commission médicale sur ce point-là.
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